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mercredi 29 janvier 2020

♪♪ Last night RPGs saved my life... ♪♪

Nota Bene : Il m'a fallut un temps fou pour réussir à pondre cet article et je n'en suis toujours pas tout à fait satisfait. Mais un proche m'a dit : "Le mieux est l’ennemie du bien" et il a raison. Il faut que ça sorte. J'ai besoin de cracher le morceau et de passer à autre chose. Alors, je vais publier mes radotages telle quelle. 


Quand je pense au hobby qu'est le jeu de rôle, je me dit que j'ai de la chance de le pratiquer maintenant plutôt qu'à ses débuts. Déjà, parce que en 40 ans d'existence, le JDR a muté, mûri et c'est extrêmement diversifié.

Ensuite, parce que c'est un médium qui est bien plus "socialement acceptable" : depuis le début des années 2000; entre les films de fantasy, de SF ou de super-héros et l'explosion du médium vidéo-ludique et puis, par la suite, le succès de la série Stranger Things et d'émission comme Critical Role, le jeu de rôle c'est démocratisé.

Quand on pense à la panique satanique et l'émission de Mireille Dumas, par exemple, on se dit que la société à fait un bon bout de chemin depuis.

Aujourd'hui, quand on me questionne sur mes hobbys et que je parle du jeu de rôle, la plupart des gens sont intéressé et curieux. Et je ne suis plus - trop - regardé comme un gros nerd.

Alors j'essaye d'expliquer aux gens. Et comme vous le savez, j'aime m'écouter parler. Mais il y a quelque chose dont je me rends compte : il est difficile de faire comprendre à quelqu'un qui n'a jamais joué ce qu'est le JDR.

Car le JDR est avant tout une expérience.Une expérience ludique en tant que jeu à l'écriture collaborative, une expérience sociale en tant qu'activité de groupe et une expérience philosophique (attention les grands mots!) en tant qu'outil d'introspection.

Le JDR peut être un refuge ou un moyen de s'évader. Un lieu d'expression créative où l'on incarne une version rêvée de soi ou une personnalité inverse à la notre. Grâce au jeu; je peux, le temps d'une session, oublier mes problèmes et mes limitations ou, au contraire, y faire face dans une atmosphère contrôlée.

Bref.

Où est-ce que je veux en venir avec mes digressions? Et bien, aujourd'hui j'ai envie de vous parler du jeu de rôle d'un point de vue personnel, sentimental même. Alors, allons-y, voulez vous?


J'ai de nombreuse angoisses, partagés par la plupart des gens de ma génération : la crise écologique, le délitement de la démocratie, la fin de la vie privée, la peur de ne pas pouvoir payer mes factures ou de remplir mon frigo.

 La réalité est, bien souvent, triste à pleurer. Le jeu de rôle est ma bulle d'oxygène.

Un soir par semaine, Je maîtrise pour un groupe de gens qui me sont très proches. Et je ne compte plus le nombre de fois où cette soirée a été la seule chose à me faire tenir la semaine. Rien que la perspective de jouer a pu illuminer un bon paquet de journée merdique.

Comment se fait-ce (ahah fesse!) donc qu'un simple hobby me procure ces effets? Ça vient de plusieurs choses à mon avis : une atmosphère inclusive, un sentiment de contrôle et une liberté totale.


L'atmosphère

Je ne vais pas être très long puisque en substance c'est ce dont je parlais dans mon dernier article "Dis moi avec qui tu joues, je te dirai qui tu es"

Le fait de jouer avec des proches me connaissant vraiment bien m'assure d'être entouré de gens qui ne vont pas me juger ni mal interprété ou se moquer de mes propos. Je suis en confiance et je joue avec des gens qui partagent mes goûts, mes envies et certaines de mes aspirations.

D'où l'importance CRUCIALE de la discussion à la table et de la session 0.


Le contrôle

Et c'est tout aussi vrai en tant que MJ, qu'en tant que joueur. Simplement pas sur les mêmes plans.

Quand je suis joueur, j'ai le contrôle totale sur mon personnages. Bien plus que je n'en aurai jamais sur moi même d'ailleurs. Je suis en contrôle de ses émotions, de ses agissements, de ses buts, de ses envies et de ses choix.

Et, puisque c'est le moteur du jeu de rôle, ces choix ont des conséquences, bien souvent prévisible (En tout cas, je n'ai jamais joué avec un MJ qui intégrait la théorie du chaos et l'entropie à sa prise de décision en jeu.)

Si je compare avec la réalité, il est normale d'y trouver un certain bien-être. Mon PJ n'est pas impuissant face à des logiques économique globalisée. Mon PJ n'est pas un anonyme rouage de la machine mais, au contraire, le centre d'une histoire qui s'écrit. Et mon PJ n'est pas limité par mon physique et mes capacités, qu'il est bon de se mettre dans la peau de la meilleur version de soi!

En tant que MJ, le sentiment de contrôle est encore plus présent mais pas aux même niveaux : en tant que MJ, je peux insuffler un peu de logique dans un monde qui en est dépourvu.

J'endosse le rôle de démiurge, de juge et d'arbitre avec grand plaisir. Ça peut paraître étrange dit comme ça, mais ne vous en faite pas je ne suis pas un pervers narcissique.

Simplement, je tire une grande satisfaction à avoir le contrôle total sur ce monde imaginaire que je crée et que je fais vivre pour mes joueurs. Je le connais ce monde, je le comprends et j'en suis le Maître et non pas, comme c'est le cas dans la réalité, l'esclave.


La liberté

Tout le sel du JDR, la liberté total dans une atmosphère contrôlée. Et cette liberté s'exprime à tous les niveaux : liberté de ton, d'actions, de paroles.

Je peux incarner le pire des salauds et, grâce à la catharsis, libérer toute mes pulsions en bafouant la morale. Je peux faire vivre à un personnage tout ce que je me refuse à faire à cause de la pression social (Le JDR peux beaucoup aider dans l'exploration de son rapport au genre, par exemple).

L'histoire qui s'écrit autour d'une table de jeu est une oeuvre de l'esprit. Modulable, vivante et infinie. Et l'expérience la plus proche de la liberté véritable qu'il m'ait été donné de vivre. L'état d'ébullition créative dans le quel me met une session (surtout en tant que MJ, je dois l'avouer) pourrait presque s'apparenter à un psychotrope. C'est peut être pour ça que j'ai besoin de mon fixe hebdomadaire?


En conclusion, et bien... je n'ai pas grand chose à rajouter. Cette article à été difficile à écrire pour moi, pour différentes raisons. Peut être qu'il va dans tout les sens, peut être qu'il ne se termine pas comme je l'avais prévu.

Mais c'est comme ça que se passe la plupart de session de JDR. Alors ça a peut être du sens.

"-A votre santé et à la revoyure!'

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